À vélo, pour ne pas tomber, je pédale et, subséquemment, j’avance (je pédalerais) : mes cuisses chauffent puis, quand j’affronte une côte pentue, elles brûlent, chaud. Je fort respire, mon cœur bat vite, j’entends le monde, je sens ce corps vivant qui est le mien, frénétique créateur de pensées.
J’ai croisé un détenu menotté tenu par des policiers. Une infirmière dit : « Il y a beaucoup de prisonniers aujourd’hui, ils simulent, dans l’espoir de passer Noël à l’hôpital plutôt qu’en cellule. »
Je suis sur un fil. Je vois un point, le bout. Et si c’était toute une vie qui s’y concentre ? Sans tomber, j’avance, un pas après l’autre. Je ne regarde pas derrière puisque je ne peux pas.